Comment convaincre un « knowledge worker »​ de s’investir dans une démarche KM ?

Après la direction générale et le management intermédiaire, nous proposons quelques pistes aux knowledge workers (professionnel du savoir) pour les convaincre de s’investir dans une démarche de management des connaissances. 

Tout knowledge worker est tiraillé par des freins et des dynamiques contradictoires lorsqu’il s’agit de partager ses connaissances :

  1. Il/elle aspire à valoriser ses savoirs et savoir-faire, n’est pas étranger à une forme d’altruisme, sous réserve que le don appelle un contre-don, et comprend parfaitement les apports de cette nouvelle démarche
  2. Il/elle ne peut s’empêcher d’entendre une voix intérieure qui l’alerte sur les risques de pillage de ses savoirs et savoir-faire durement acquis, mais aussi sur les risques à s’exposer comme expert de fait face à ses collègues
  3. Il/elle est demandeur de règles communes pour s’assurer que cette démarche est sous contrôle et que tout le monde jouera le jeu.
  4. Il/elle est prêt à partager avec des collègues d’autres sites, mais est victime du syndrome Not invented here.
  5. Il/elle questionne pour apprendre, mais ne veut pas être perçu comme la personne qui pose des questions idiotes.

L’argumentaire à lui proposer s’inscrit très naturellement dans l’articulation entre les besoins fondamentaux d’une personne, tels que Maslow les avait analysés.

1 Vie quotidienne

La finalité la plus immédiate du partage des connaissances est d’aider à résoudre des problèmes métiers au quotidien : quoi faire, comment faire.

Le knowledge worker bénéficie de cas traités par ses collègues (REX, échanges en communauté de pratique, livrables remarquables, veille technique, webinaires, knowledge café, vocabulaire de l’entreprise, etc.) ou bénéficier des conseils d’un expert.

Il a accès facilement dans le flux de son travail aux informations utiles conservées dans les différents silos d’information, grâce à des outils KM performant, tels que le moteur de recherche ou le portail KM.

Pour un nouvel arrivant dans l’organisation, les ressources KM apportent une plus grande capacité d’intégration (processus de l’entreprise, point de vue technique de ses pairs, prise de position, compréhension des acronymes, etc.).

2 Sécurité de son emploi

Le knowledge management apporte à tout collaborateur la garantie de rester aligné sur les meilleures pratiques et de bénéficier d’une connaissance large et validée de son domaine d’intervention. Bénéficiant des apports multiples de ses collègues et des contributions des experts, il garde ses savoirs et ses savoir-faire au meilleur niveau, gage de son employabilité.

La peur d’être pillé en contribuant au partage des connaissances est un contresens. Et s’il a besoin de se rassurer, partager au moins des marqueurs de ses connaissances est un minimum.

Partager ses connaissances c’est avant tout indiquer à d’autres ce qu’on sait faire.

La culture d’entreprise encourage la recherche d’information, le partage des connaissances et l’entraide, avec bienveillance, sans jugement. L’exemplarité provient de la direction générale.

Une charte de bonnes pratiques des réutilisations des savoirs et des savoir-faire, de bonnes pratiques de remerciement et d’évaluation des connaissances partagées sont aussi les garants d’une spirale vertueuse du partage.

3 Besoin d’appartenance

Une démarche KM, notamment celles fondées sur les communautés de pratique, répond à un besoin profond d’appartenance à une entité de pairs, où on est à la fois reconnu et en apprentissage.

4 Estime et reconnaissance

Enfin, une démarche KM, notamment lorsqu’elle intègre éléments de reconnaissance de la part du management, voire une filière d’expertise, apporte aux collaborateurs une reconnaissance à laquelle tout collaborateur d’une organisation aspire.

Gonzague Chastenet de Gery & Louis-Pierre Guillaume

Pour aller plus loin

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